mercredi 23 juillet 2008

San Francisco, c'est aussi...


"Queer Nation" ! Ce terme autrefois péjoratif servant à désigner la communauté gay s'applique aujourd'hui remarquablement bien à San Francisco.

Un peu d'histoire, pour démarrer. La communauté gay de San Francisco prend ses racines pendant la deuxième guerre mondiale, lorsqu'après la bataille de Pearl Harbor, de nombreux volontaires américains décident d'en découdre avec leurs nouveaux amis Japonais et se pressent en Californie pour rejoindre les rangs de la glorieuse US army. (petit clip pour le plaisir)



Seulement voilà, l'armée américaine de l'époque était moins encline à encourager le patriotisme qu'à laisser des homosexuels s'enrôler dans l'armée. Nombre d'entre eux se sont ainsi retrouvés bloqués a San Francisco, trop pauvres ou trop honteux pour rentrer chez eux. La communauté gay de San Francisco s'est par la suite agrandie pendant le maccarthysme en raison de la réputation accueillante de la ville, mouvement qui s'est accru pendant les années hippies, faisant de San Francisco la ville regroupant la plus grande communauté gay au monde, soit un habitant sur 7.




Chaque année, la Gay Pride revêt donc ici un caractère tout particulier; cette année encore plus, depuis la légalisation en Californie du mariage gay, deux semaines avant la gay pride. Nous y avons donc fait un tour, il y a de cela 3 semaines, pour voir la parade sur Market Street, visiblement un important moment si l'on en juge par le million et demi annoncés de personnes s'étant rendues sur place pour le défilé.

Market Street, l'avenue principale de San Francisco, était en effet noire de monde et de spectateurs, et nous avons alors pu, quatre heures durant, assister à la parade.

Nous avons été un peu déçus par le spectacle. Apparemment, n'importe quelle association, entreprise, club, ... pouvait réserver un créneau défilé, et donc les quelques chars imposants étaient éparpillés entre des associations de motards, l'association des homosexuels latinos de Daly City, quelques couples brandissant fièrement des panneaux "Just(ly) Married" et, comme un peu tout dans ce pays... des chars publicitaires, Bank of America ou les assurances AAA pour ne citer que ceux là.
La récupération politique de l'événement est essentielle : un politicien californien, et à plus forte raison San Franciscain, n'a aucune envie de se mettre à dos l'électorat gay. Par plaisir ou par nécéssité donc, nous avons vu passer de nombreux hommes politiques, dont ce Grand Marshal superbement attifé assis sur la banquette d'un vieux mais rutilant cabriolet.

Puisque l'on parle politique, et que même en France tout le monde entend parler des élections à venir, nationales cette fois, on ne pouvait pas ne pas passer sous silence ce superbe clin d'oeil à l'actualité politique !


vendredi 4 juillet 2008

After one week...

Un petit article pour vous livrer mes premières impressions après une semaine de travail ! Pour ceux qui n'auraient pas suivi, je suis en stage R&D dans un des deux Orange Labs des Etats Unis à South San Francisco (le second étant à Boston). Pour une présentation "entreprise" des centres, c'est ici.


Pour ne pas dévoiler des secrets industriels d'une extrême sensibilité ;), je me bornerai à dire que je participe (du moins, j'essaie) au développement d'une plateforme performante de téléchargement de vidéos. De manière générale, le centre de R&D Orange s'occupe d'une large gamme de sujets de recherche et de développement de services (site de partage de photos, une homepage personnalisée , etc...) et permet au Groupe France Télécom de garder un oeil sur toutes les innovations technologiques de la région; La Silicon Valley est en effet le lieu de naissance de pratiquement tous les géants de l'industrie informatique et internet (HP, Apple, Google, Yahoo, Sun, ... la liste est longue !) et une longue tradition de financement de start-ups maintient la croissance du secteur. Petite pub au passage pour la start-up de Harry qui se développe gentiment, et qui fera plaisir (enfin, on espère) à tous les possesseurs d'iPhone. Faites un geste, aidez-le à devenir milionnaire.

Chez Orange, il y a de nombreux stagiaires, tous français; globalement l'effectif est composé à environ 50% de français, ce qui rend le contact et l'intégration facile, mais n'aide pas trop à peaufiner son vocabulaire... mais bon, on essaie quand même de faire des efforts !
En tous cas, l'ambiance est pour le moment excellente, et me donne bien envie d'essayer de prolonger, ici ou en France, si les trois prochains mois continuent ainsi !


mercredi 25 juin 2008

J'ai testé pour vous

KLM, la compagnie aérienne néerlandaise ! Puisqu'il n'existe pas encore de liaison directe Toulouse-San Francisco (preuve que le transport aérien peut encore être amélioré), un vol entre ces deux villes requiert au moins une escale auropéenne. Apres avoir testé Air France et Paris, American Airlines et Bruxelles (que je ne recommande pas après avoir perdu 8h dans une escale à Chicago et la panne d'un avion), j'ai testé KLM via Amsterdam.

Au fait, KLM, ca veut dire quoi? Koninklijke Luchtvaart Maatschappij, ou bien Compagnie Aérienne Royale des Pays-Bas. Première compagnie aérienne européenne depuis la fusion avec Air France, KLM se surnomme elle-même The Reliable Company, comprenez La Compagnie Fiable.

Et c'est vrai que je n'ai eu aucun retard au décollage pour 4 vols effectués, un service rapide et efficace, des gens souriants, bref, un vrai plaisir.

En revanche, les inconditionnels d'Air France et de leur open champagne-vin-glaces à bord seront décus. La qualité des repas KLM n'est pas franchement excellente, en témoignent les deux petits déjeuners auxquels j'ai eu droit, flan de courgettes avec ses épinards servis avec leurs céréales à l'aller, sandwich gouda-pesto au retour. Pas top, donc. On ne gardera pas rigueur aux hôtesses du vol Amsterdam-SF d'avoir diffusé les mêmes films aller comme retour; regarder le Golden Compass deux fois etait un peu au-dessus de mes forces, je me suis donc plongé 10 heures durant dans la lecture des Misérables.

vendredi 20 juin 2008

Choc culturel

Coucou tout le monde !


Ca faisait bien longtemps que je n'avais rien rédigé, vacances et partiels obligent. Vacances qui m'ont conduit à Rome, cité éternelle où j'ai passé une semaine, suffisamment pour prendre la mesure de la différence qui sépare les Américains des Italiens... je me suis alors imaginé le dur périple de l'américain moyen perdu dans Rome, je vous laisse en juger.

NB : je m'excuse par avance si certains aspects sont un peu cliché...

Dear parents, (la suite est en francais pour une meilleure compréhension)

Je suis bien arrivé à Rome, que j'ai eu le temps de visiter depuis une semaine. Ca n'a pas été facile au début, figurez-vous qu'ici les gens ne parlent même pas anglais. J'ai vite appris les rudiments, pour dir bonjour on dit Tchao, pour dire Aurevoir on dit Tchao, et au restaurant c'est Ouna pizza con oun coca cola perfavoré. D'ailleurs, à propos de pizza, tout le monde dit que les italiens en font des très bonnes, c'est completement faux. Leurs pizzas sont toutes fines, il n'y a absolument rien à se mettre sous la dent. Vivement que je rentre à Chicago.

Tout est trop petit là bas : les portions de glaces (imaginez vous, 3 euros pour un petit ramequin !), les rues, les voitures. Tout le monde roule dans des petites boites de conserve soit-disant Smart, mais pas du tout : c'est à peine si on peut y rentrer à deux, et il n'y a pas de porte-gobelet à l'intérieur. En plus, vu l'état de leurs routes, ils feraient mieux d'avoir des bonnes roues avec de bonnes suspensions. Un désordre total règne sur la route; entre les scooters et ces petites voitures, tout le monde slalome n'importe comment, c'est une chance qu'il y ait aussi peu d'accidents. Les gens profitent de la petite taille de leur voiture pour se garer en travers sur le trottoir, ou entre les poubelles, c'est vraiment un pays de sauvages... Je me demande à quoi ressembleraient nos villes si tout un chacun garait son pick-up F150 heavy-duty longhorn de la même manière ! On se demande ce que font les pouvoirs publics.

J'ai du prendre un taxi une fois pour aller de mon hôtel jusqu'au Colisée, j'ai bien cru mourir.
Pour me remettre de mes émotions, je suis llé demander un café "Americano" dans un bar avoisinant, et là on me sert une petite tasse presque vide ! Ces gens ont du profiter du fait que j'etais étranger pour me léser sur la quantité. J'ai essayer de m'expliquer avec le serveur, mais à part des grands gestes de la main, je n'ai rien compris. Je suis parti sans laisser de pourboire !

Le colisée, c'est très joli. Ca m'a un peu fait penser au stade des Giants, à New York, mais en plus vieux. De manière générale, il y a plein de vieux bâtiments partout, et pas un seul immeuble moderne dans le centre-ville, inimaginable ! J'ai essayé de trouver un gratte-ciel, mais rien ne dépasse la basilique du Vatican en hauteur. C'est bien dommage : ils manquent tellement de place que ca serait très pratique pour eux.

Je vais devoir vous laisser, j'ai perdu du temps avant mon avion en cherchant un fast-food dans Rome; on m'a répondu qu'il n'y avait que 4 McDonald's dans la ville (ce pays est presque sous-développé !), et pas un Burger King, ni de Jack in a Box. Ici, les gens pratiquent le "slow food", ils attendent une demie-heure pour être servis, et ensuite passent 2 heures à table. C'est vraiment une autre culture.

Love,

XXX


samedi 31 mai 2008

"If you break the rules..."

"... you go to prison. If you break the prison rules, you go to Alcatraz."


Hier fut l'occasion pour Gabriel, sa cousine Manuelle, Antoine en visite depuis NY, et moi-même, de partir à l'assaut du monument le plus célèbre de la Bay Area apres le Golden Gate : Alcatraz, surnommé affectueusement The Rock.


Avant d'être la prison de sécurité maximale modèle des Etats-Unis, Alcatraz (qui doit son nom à l'espagnol
alcatraces, ou pélican en raison du grand nombre de volatiles producteurs de guano présents sur ledit caillou) a d'abord été un fort de l'US Army, chargé de protéger l'entrée de la Baie de San Francisco à l'époque de la ruée vers l'or.



Le fort d'Alcatraz n'ayant jamais servi, il fut successivement transformé en prison militaire, puis en prison fédérale. Des tas de gens connus y ont séjourné, notamment Al Capone qui a eu droit à un séjour de quelques années, pour "fraude fiscale", faute de mieux.
Alcatraz était réputée être une prison d'où il est impossible de s'évader, en raison notamment de l'eau environnante à 10-12 °C, et les forts courants vers le large. Les tentatives rocambolesques n'ont pourtant pas manqué. L'audioguide de la visite raconte (presque) toutes ces tentatives plus ou moins infructueuses, la palme de la malchance revenant à John Giles, qui a profité de son travail au docks d'Alcatraz pour subtiliser un uniforme militaire destiné à être lavé par les prisonniers pour réembarquer sur le bateau... qui faisait route vers Angels Island, une autre île. Caramba, encore raté.

L'autre évasion spectaculaire concerne trois détenus, qui ont gratté avec leurs cuillers la bouche d'aération à l'arrière de leur cellule, habilement camouflée par de fausses grilles réalisées à l'aide de carton et de paquets de cigarettes. Ils gagnent alors le toit, après avoir disposé des mannequins réalisés à l'aide de ciment, savon et peinture dans leur lits, réussissent à gagner la mer... et personne n'en a jamais plus entendu parler. Ils pourraient tout aussi bien être à l'heure actuelle en Amérique du Sud, ou au fond de la Baie.



Les coûts d'entretien d'Alcatraz ont conduit à sa fermeture en 1963. Brièvment occupée par des indiens revendicateurs en 1969 pour protester contre le système des réserves, l'île est depuis un National State Park, et les volatiles reviennent de plus en plus nicher sur les ruines du célèbre pénitencier.



NB: les photos sont en cours de transfert et devraient revenir illustrer cet article au plus vite !

mardi 20 mai 2008

If you're going to San Francisco...

"...you should be wearing some flowers in your hair", comme le dit la chanson, mais également un bon pull et un pantalon épais, même en été.

Je tiens à rassurer tout le monde, sur une grande partie de la Californie, ce n'est pas la peine, encore moins en été. Pourquoi donc ferait-il plus froid à San Francisco qu'à Stanford, par exemple? Réponse en images :


The fog ! (brouillard pour les non anglicisants.) Parce que, même si en Californie du nord le soleil tape beaucoup, l'océan, lui, n'en reste pas moins frais, voire très frais (on me dit 13°C?). Avec un grand courant qui descend tout droit d'Alaska, ca se comprend mieux. Alors forcément, quand la température dans les terres avoisine les 35°C, ca fait un gradient thermique assez violent, et la formation très, très rapide d'un brouillard très, très épais.

Nous en avons fait l'amère expérience samedi dernier. Comme tout samedi matin ensoleillé, on s'est dit "tiens, si on allait surfer?" Ni une ni deux, hop dans la Mustang (parce que sans toit c'est plus fun), direction Pacifica, comme d'habitude. Arrivée là bas, quelques "nuages" à l'horizon, qui n'ont pas l'air bien méchants. On décide de patienter un peu le temps que le cap de la demi journée passe pour louer les planches moins cher... Dommage, il n'aura fallu qu'un quart d'heure au brouillard pour atteindre la belle plage ensoleillée, la transformant en paysage irlandais, avec 15°C en moins.

Les normands (ou bretons, je sais jamais, d'ailleurs eux non plus) pourront faire la comparaison avec la célèbre baie du Mont St Michel, dans laquelle la marée monte comme cheval au galop. C'est un peu un mythe qui s'écroule, mais qui nous aura permis de rentrer bien vite à Stanford (pas fous non plus, on allait pas rester) pour tester une nouvelle occupation : le fountain hopping ! (en gros, ca veut dire lézarder en maillot de bain sur le bord, ou dans une des fontaines du campus). A Stanford, jamais de brouillard grâce aux montagnes qui nous séparent de la mer, le fountain hopping n'est donc pas menacé ! C'est sûrement moins sportif que le surf dans de l'eau à 15°C, mais c'est pas mal non plus.

Je finirai cet article avec une célèbre citation du coin :

"There is no colder winter than a summer in San Francisco ... and don't you forget it" -- Mark Twain

(Traduction : il n'y a pas d'hiver plus froid qu'un été à San Francisco, ne l'oubliez surtout pas !)

lundi 12 mai 2008

Surfin' USA

Samedi matin, en quête comme toujours d'une échappatoire au travail, nous avons décidé, pour la deuxième fois, d'aller surfer. Stan n'ayant pas réussi à se défaire de sa couette, nous somme finalement partis à deux, Julien et moi, direction Pacifica, une des plages prisées des surfers au Sud de San Francisco. La première fois s'était plutôt bien passé, avec une moyenne de temps debout sur la planche égale à environ une seconde et demie par vague surfée; il parait que pour des débutants c'est pas trop mal, et donc on a essayé de rééditer l'exploit.


Le temps d'aller récupérer longboards et combinaisons, et nous voilà partis à l'eau. L'eau ne s'est pas beaucoup réchauffée depuis la dernière fois, et doit à peine dépasser les 14-15°C. Ca permet de garder la notion du temps malgré les émotions : ne plus sentir ses orteils équivaut à environ 1h30 de surf.

Nous nous rejetons donc à l'eau, pour constater deux différences notables avec notre première session : nos planches sont manifestement un peu plus petites, et l'équilibre n'en est que plus précaire (déjà que c'etait pas fou). Nous parvenons quand même à surfer convenablement 2-3 vagues, preuve qu'on fait des progrès ! Deuxième différence, les vagues, bien que faisant la même taille que la dernière fois, déferlent beaucoup plus ; d'où des efforts démesurés pour sortir de ce que les "vrais" appellent la washing machine et retourner au début de la surf zone : en francais, ca consiste à pagayer comme un débile en prenant des rouleaux de face sans avoir pied pour retourner à l'endroit où les vagues se forment.

Mais comme on a quand même bien aimé, on ira la prochaine fois à Santa Cruz, en espérant améliorer notre technique de pop-up avant de s'attaquer au tube-riding !!